Se mettre en scène

Vous l'aurez compris, conduire une classe nécessite de se mettre en scène : il faut maîtriser le langage verbal et le langage non verbal. Il faut aussi savoir à quel moment appliquer telle ou telle stratégie de communication. 

Quels sont ces gestes du métier dont on doit prendre conscience et qu'il nous faut nous approprier pour pouvoir se mettre en scène ?

Les micro-gestes et les postures ensesignantes

Définitions

Cette notion de micro-geste a déjéà été abordée dans la rubrique "Devenir enseignant", "Comprendre le métier, Les savoir-faire pour enseigner, article "Savoir se mettre en scène".ICI

Les micro gestes apports theoriques 3 (256.78 Ko)

La programmation des micro-gestes du métier

La programmation des micro-gestes fait partie de l’étayage qu’un enseignant va mettre en place. On appelle « étayage », l’aide apportée par un adulte à une autre personne (Bruner 1981). L’aide peut être directe par un geste physique et/ou le langage verbal, ou indirecte par le langage non verbal. En effet, chacun de nos gestes a une conséquence à l’échelle de chaque individu de nos classes.

Ainsi quand un enseignant conçoit une séance, en plus de la préparation du contenu disciplinaire et des étapes de la conduite de classe, il doit se projeter en salle et anticiper ses gestes : c’est donc un script de film qu’il doit écrire !

Un micro-geste se définit comme un ensemble de petits gestes sensori-moteurs et énonciatifs, conscients ou inconscients qui accompagnent et/ou portent la réalisation d’un geste professionnel. Un micro-geste peut accompagner des gestes professionnels différents. Ainsi, s’il veut être efficace dans son enseignement, l’enseignant doit se poser plusieurs questions. Quels sont ses préoccupations pour faire en sorte que chacun de ses micro-gestes contribue à l’ouverture de l’activité, son entretien, à la régulation des conflits, à la clôture de l’activité ?

 1.     Concernant le positionnement tactique :

-        Quand je vais ouvrir l’activité, où vais-je me positionner dans la classe ? Devant ou derrière le bureau ? Dans l’allée centrale ? Au fond de la salle ?

-        Au cours de l’activité, vais-je rester derrière le bureau pour mettre de la distance entre eux et moi ? Vont-ils travailler si je fais cela ? Vais-je entrer dans la zone sociale des élèves (1.20 m à 3.60 m) pour maintenir une stimulation par ma simple présence ? Aurais-je besoin d’user de face à face (0.4 m à 1.20 m) pour certains d’entre eux ? Si oui, est-ce cohérent avec mes objectifs de travail sur les savoir-être de l’élève (autonomie, organisation…) ?

-        Comment vais-je circuler dans la classe ? Vais-je attendre en un point fixe qu’un élève me demande et me déplacer quand c’est nécessaire ? (déplacement en ligne droite) ou alors vais-je circuler de table en table, l’air de « flâner » pour jeter un coup d’œil à leur travail ? (déplacement en courbes). Mon ratio lignes droites/courbes est-il inférieur à 1 (recommandé) ou supérieur à 1 (à éviter) ?

 2.     Concernant ma posture gestuée :

a.     Que dégage mon attitude corporelle ? dynamisme ou pas ?

b.     Et mes mains ? Que disent-elles ? Ai-je une main qui invite ? Une main qui implique ? Une main qui canalise ou régule ? Une main qui arrête quand c’est nécessaire ?

3.     Concernant ma voix :

a.     Sera-t-elle audible pour tous ?

b.     À quels moments, sur quels mots clés, vais-je devoir l’accentuer ? À quels moments je vais pouvoir l’atténuer pour la reposer ?

c.      Mon débit devra-t-il être le même à 9h avec les 3°3 qu’à 8h avec les 6°2 ?

 4.     Concernant mon regard :

a.     Aurais-je un regard pour tous ? →regard balayant toute la classe ou se fixant tour à tour sur des coins de la classe sans oublier aucun élève.

b.     Suis-je capable d’avoir des regards différents afin de soutenir mes actions ? → regards interrogateur, encourageant, régulateur.

c.      En fin de journée, quand je suis épuisé(e), suis-je capable de contrôler mes émotions pour éviter tout regard dénigrant ou de désolation ?

 5.     Concernant l’usage du mot :

a.     Mon langage scientifique est-il adapté au niveau des élèves qui me font face ?

b.     Ai-je un langage bienveillant ?

→utilisez le langage courant et soutenu, pas de langage familier,

→ quand vous souhaitez comprendre l’origine de la réponse d’un élève, évitez le « pourquoi » accusateur et demandez plutôt « comment as-tu (avez-vous) fait pour trouver cette réponse ?».

c.      Suis-je capable de reformuler de manière utile ?

d.     Est-ce que je suis capable d’utiliser les mots des élèves dans mes reformulations afin d’optimiser leur engagement ? (sentiment d’empathie)

e.     Suis-je capable de me taire, de lâcher prise et de faire des silences stratégiques leur permettant de réfléchir et de se sentir libres dans leur cheminement ?

Documents d'observation/Analyse à télécharger

4 gestes du metier analyse reflexive (90.78 Ko)

4 gestes du metier observer (130.37 Ko)

4 gestes du metier les anticiper (197.22 Ko)

Autoévaluation sur vos micro-gestes du métier

Il est possible de vous auto-évaluer sur vos micro-gestes. Cela peut se faire immédiatement après une séance si vous disposez de temps pour réfléchir à l'heure venant de se dérouler. Cela peut aussi se faire à l'aide d'un enregistrement vidéo (avec autorisation des parents).

Pour vous positionner, je vous propose l'outil suivant. 4 cm gestes du metier2023 (303.23 Ko).

Cette carte mentale répertorie des indicateurs pour chacun des micro-gestes. Pour chaque critère, comptabilisez le nombre d'indicateurs réussis et vous obtiendrez un positionnement sur 5 que vous pourrez reporter sur le diagramme radar suivant.4 diagramme radar gestes du metier 2020 (117.43 Ko)

Cet outil vous permettra, en plus de vous positionner, de définir vos axes de travail. En vous auto-évaluant une fois par mois, après 3 ou 4 évaluations, vous devriez obtenir un diagramme uniforme et ainsi avoir le reflet de votre efficacité.