Savoir se mettre en scène

Lorsque nous parlons en public, notre langage corporel peut clarifier et donner du poids à nos arguments. C’est notre outil le plus puissant pour convaincre notre auditoire de notre sincérité, de notre engagement et de notre enthousiasme. Toutefois, notre langage non verbal peut annihiler tous nos efforts en contredisant nos paroles ou en distrayant l’attention de notre auditoire. Que nous cherchions à informer ou à convaincre, à motiver, à inspirer ou à distraire, nos gestes et notre attitude doivent absolument être en accord avec nos propos. Pour devenir un orateur vraiment efficace, il faut que nous comprenions ce langage muet. Nous ne pourrons jamais nous empêcher de l’utiliser ; le tout est de nous en servir efficacement.

Toute la signifiance de nos actions gestuées et situées se joue dans l’insignifiance des petits gestes qui signent notre intention :

  • Notre corps de sa posture jusque dans l’usage de nos mains
  • Notre voix
  • Notre regard
  • Notre placement
  • Notre usage des mots

Comme il existe une économie liée aux échanges financiers entre pays, il existe une économie des signes que nous échangeons. Ces « signes de reconnaissance » nous touchent. Ils sont classés selon qu’ils portent sur le faire ou sur l'être. Ils sont perçus selon deux polarités soit : positifs ou négatifs.

L'économie des signes de reconnaissance requiert la capacité de :

  • savoir les recevoir,
  • savoir les demander,
  • savoir les donner,
  • savoir les refuser
  • savoir se les donner à soi-même.

Ces capacités sont variables d'une personne à une autre mais dans tous les cas ils sont vitaux pour l’Homme car, relevant du langage non verbal, ils sont la base de notre communication. Un bébé, avant de comprendre le langage verbal de sa mère, comprend son langage non verbal (ses expressions faciales, ses gestes…).

L’analyse sémiotique (analyse des systèmes de signes présents dans la vie sociale) permet de révéler le signe triadique d’un micro-geste.

Charles Sanders Peirce (1839-1914) est un sémiologue et philosophe américain qui a proposé le modèle sémiologique selon lequel le signe est une entité constituée de trois éléments : le representamen, l’objet et l’interprétant. Le processus de signification émerge de cette relation entre le representamen, l’objet et l’interprétant.

Le representamen : C’est le signe lui-même. Il peut prendre différentes formes : un mot, une image, un geste, etc. Le representamen agit comme un médiateur entre l’objet et l’interprétant en établissant une relation sémiotique entre eux.

L’objet : C’est ce à quoi le representamen fait référence ou ce qu’il représente : un objet physique, une idée, un concept, une personne, un événement ou de toute autre entité à laquelle le signe fait référence.

L’interprétant : C’est l’effet produit sur un observateur lorsqu’il rencontre le representamen et qu’il établit une relation avec l’objet. Il représente la compréhension ou l’interprétation subjective que l’observateur attribue au signe. L’interprétation peut varier d’une personne à une autre en fonction de ses expériences, ses connaissances, etc.

Exemple : l’enseignant tout en parlant, fait des gestes plus ou moins dynamiques orientés vers un élève qui le regarde.

Le representamen, ici est une image, celle du geste d’encouragement de l’enseignant.

L’objet ici est la motivation que le maître essaie de soulever chez son élève.

L’interprétant, c’est la compréhension que l’élève a de ce geste. Quand il voit l’enseignant essayer de le motiver il se dit que celui-ci s’intéresse à lui : le geste signifie donc pour l’élève, que l’enseignant a de l’empathie pour lui.

Téléchargez un pdf présentant en détail le rôle de chacun des 5 micro-gestes mis en évidence par Jean Duvillard :Les micro gestes apports theoriques 3Les micro gestes apports theoriques 3 (256.78 Ko)

La programmation des gestes fait partie de l’étayage qu’un enseignant va mettre en place. On appelle « étayage », l’aide apportée par un adulte à une autre personne (Bruner 1981). L’aide peut être directe par un geste physique et/ou le langage verbal ou indirecte par le langage non verbal. En effet, chacun de nos gestes, chaque representamen a donc une conséquence à l’échelle de chaque individu de nos classes. Ainsi quand un enseignant conçoit une séance, en plus de la préparation du contenu disciplinaire et des étapes de la conduite de classe, il doit se projeter en salle et anticiper ses gestes : c’est donc un script de film qu’il doit écrire !

Nos micro-gestes relèvent de trois registres : celui de l’instruction, celui de la médiation et celui de l’autorité.

Micro-gestes et postures enseignantes

Canotech : https://www.canotech.fr/a/31852/les-micro-gestes-et-les-postures-de-lenseignant

 

La posture de mediation 

source : https://www.canotech.fr/a/31850/la-posture-de-mediation

 

La posture d’instruction

source : https://www.canotech.fr/a/31851/la-posture-dinstruction

 

La posture d’autorité

source : https://www.canotech.fr/a/32131/la-posture-dautorite

 

Date de dernière mise à jour : 16/07/2025