Adapter sa posture
Une posture est une structure pré-construite (schème) du « penser-dire-faire », qu’un sujet convoque en réponse à une situation ou à une tâche scolaire donnée. Les sujets peuvent changer de posture au cours de la tâche selon le sens nouveau qu’ils lui attribuent. La posture est donc à la fois du côté du sujet dans un contexte donné, mais aussi de l’objet et de la situation, ce qui rend la saisie difficile et interdit tout étiquetage des sujets.
Les « postures d’étayage » permettent de rendre compte de la diversité des conduites de l’activité des élèves par les maîtres pendant la classe. Dominique Bucheton, professeure honoraire des Universités, en dénombre 5 :
- Une posture de contrôle : elle vise à mettre en place un certain cadrage de la situation : par un pilotage serré de l’avancée des tâches, l’enseignant cherche à faire avancer tout le groupe en synchronie.
- Une posture d’accompagnement : le maître apporte, de manière latérale, une aide ponstuelle, en partie individuelle en partie collective, en fonction de l’avancée de la tâche et des obstacles à surmonter.
- Une posture de lâcher-prise : l’enseignant assigne aux élèves la responsabilité de leur travail et l’autorisation à expérimenter les chemins qu’ils choisissent.
- Une posture de sur-étayage ou contre-étayage : variante de la posture de contrôle, le maître pour avancer plus vite, si la nécessité s’impose, peut aller jusqu’à faire à la place de l’élève.
- Une posture d’enseignement : l’enseignant formule, structure les savoirs, les normes, en fait éventuellement la démonstration.
- Une posture dite du « magicien » : par des jeux, des gestes théâtraux, des récits frappants, l’enseignant capte momentanément l’attention des élèves.
source : https://neo.ens-lyon.fr/neo/formation/analyse/les-postures-enseignantes
source : https://www.youtube.com/watch?v=QKWm-ZyS6b4
La combinaison de différentes postures va instaurer un système de fonctionnement différenciateur et délétère ou au contraire dynamique et efficient.
Dans le cas où, face à des élèves en posture première ou scolaire, l’enseignant adopte tour à tour des postures de contrôle ou d’enseignement ou encore de sur-étayage ou de sous-étayage, il y a risque de décrochage de la part de ceux-ci. En effet, dans cette situation, il y peu d’espace pour penser. Les élèves vont finir par être passifs et un sentiment d’insécurité fini par apparaître : « Le maître me dit tout ce que je dois faire alors que je fais ! Cela veut dire que je ne suis pas capable de faire ? Vais-je réussir un jour à le faire ? »
Dans le cas où, face à des élèves en posture première, ludique, réflexive ou encore scolaire, l’enseignant décide d’adopter tour à tour chacune des 5 postures, alors il y aura de l’espace pour penser. Les élèves prendront conscience des enjeux de la séance, des stratégies appliquées et des difficultés rencontrées. En d’autres termes, ils auront appris à apprendre…
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Date de dernière mise à jour : 16/07/2025