Postures des élèves et phases d'apprentissage

Pour anticiper la création de séances, il est important de comprendre comment les élèves apprennent à apprendre. Cela permettra d'adapter le guidage à mettre en place. En effet, si l'on doit traiter d'une notion, il est primordial de faire le point sur les prérequis à la réalisation des tâches programmées : si aucun prérequis n'existe, alors la tâche ne pourra être abordée de la même façon que s'il en existe. L'engagement des élèves dans l'apprentissage ne sera donc pas le même.

Il est également important de connaître les différentes postures que les élèves peuvent adopter face à une tâche : cela nous permet d'anticiper les freins à la réalisation de celle-ci mais aussi d'anticiper la sécurité en travaux pratiques.

Quelles sont les étapes de l'apprentissage ? Quelles postures les élèves adoptent-ils face à une tâche ?

 

Les 4 étapes pour apprendre à apprendre.

L’apprentissage est un ensemble de mécanismes menant à l'acquisition de savoir-faire, de savoirs ou de connaissances. L'acteur de l'apprentissage est appelé apprenant. Ce processus peut avoir lieu n’importe où, et à n’importe quel âge, individuellement ou en interaction avec d’autres individus.

 Le processus d’apprentissage chez un individu, quel que soit son âge, se décompose en 4 phases :

L’Incompétence inconsciente : « Je ne sais pas que je ne sais pas ». L'individu n’a pas les compétences et n’a pas conscience de ce manque de compétences. Il ne sait pas qu’il n’a pas la capacité de comprendre et ne reconnaît pas nécessairement cette insuffisance. Il peut nier l'utilité de la compétence. L'individu doit reconnaître sa propre incompétence et la valeur de la nouvelle compétence avant de passer à l'étape suivante. La durée qu'un individu passe à ce stade dépend de la force du stimulus d'apprentissage.

L’Incompétence consciente : « Je sais que je ne sais pas ». Bien que l'individu ne comprenne pas ou ne sache pas comment faire quelque chose, il reconnaît l'insuffisance, ainsi que la valeur d'une nouvelle compétence pour la combler. C’est le moment de la prise de conscience qu’un apprentissage est nécessaire. Cette prise de conscience peut être douloureuse. Le fait de commettre des erreurs peut faire partie intégrante du processus d'apprentissage à ce stade.

La Compétence consciente : « Je sais que je sais ». L'individu comprend ou sait comment faire quelque chose. Cependant, utiliser les compétences ou les connaissances nécessite de la concentration. Cela peut être décomposé en étapes, avec une forte implication consciente dans l'exécution de la nouvelle compétence.

La Compétence inconsciente : « Je ne sais plus que je sais ». L'individu a tellement pratiqué une compétence qu'elle est devenue une « seconde nature » et peut être exécutée facilement. Par conséquent, la compétence peut être exécutée tout en réalisant une autre tâche. L'individu peut être en mesure de l'enseigner à d'autres, selon la manière et le moment où elle a été apprise.

Pyramide des phases dapprentissage 1

Sources : 
Les 4 étapes avant d'apprendre une compétence,  Martin M. Broadwell, « Teaching for learning (XVI) » [archive], sur wordsfitlyspoken.org, The Gospel Guardian, 20 février 1969 (consulté le 11 mai 2018)
Competence Hierarchy adapted from Noel Burch by
Igor Kokcharov.svg, par TyIzaeL TyIzaeLvie Wikimedia commons, CC-BY-SA-4.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Competence_Hierarchy_adapted_from_Noel_Burch_by_Igor_Kokcharov.sv
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Les piliers de l'apprentissage 

Professeur au collège de France, Stanislas Dehaene est psychologue cognitiviste et neuroscientifique. Il mis l’accent sur les principaux facteurs qui favorisent la réussite d’un apprentissage, les 4 piliers de l'apprentissage.

Premier pilier : l'attention

Impossible d’apprendre si l’on ne prête pas attention à ce qui doit être appris. L'enseignant a donc intérêt à susciter l’attention des élèves par à la fois son langage verbal et non verbal. Pour cela il doit aussi clairement expliquer aux élèves ce qu'ils doivent faire en hiérarchisant informations ou en répétant les plus importantes d’entre elles. L'attention fonctionne comme un filtre, retenant des informations tout en en laissant passer d’autres. Concentrez-vous sur votre couteau de cuisine et vous ne verrez pas vos enfant chiper le paquet de bonbons dans le placard !

Deuxième pilier : l'engagement actif

Pour retenir de nouvelles connaissances, Écouter passivement un professeur ne suffit pas à retenir de nouvelles connaissances.  Être actif, s’interroger, émettre des hypothèses, faire des expériences permet un ancrage du savoir.

Vous souvenez-vous mieux d'une recette que l'on a dictée ou que vous avez réalisée ?

Troisième pilier : le retour sur l'erreur

L'erreur est bénéfique ! Ne dit-on pas "on apprend de ses erreurs"? 

Le feedback apporté aux élèves est donc primordial dans l'acquisition des savoirs à condition qu'il soit donné de manière positive et qu'il soit encourageant. 

Vous vous êtes brûlé une fois en cuisine parce que vous n'avez pas mis de manique.. la prochaine fois, c'est sûr vous en mettrez une !

Quatrième pilier : la consolidation

Pour devenir durable, l’apprentissage demande à être consolidé pour permettre une activité automatique, presque inconsciente. C'est là le rôle du sommeil. On n'apprend pas en dormant, on consolide ce qui a été vu dans la journée.

Source : https://www.wooclap.com/fr/blog/les-4-piliers-de-lapprentissage-par-stanislas-dehaene/

Les postures des élèves

Les élèves ne s’engagent pas tous de la même manière dans le processus de réalisation d’une tâche d’apprentissage. Il existe 5 postures différentes d’engagement.  Les élèves les plus en réussite disposent d’une gamme plus variée de postures et savent en changer devant la difficulté :

- La posture première correspond à la manière dont les élèves se lancent dans la tâche sans trop réfléchir.

- La posture ludique-créative traduit la tentation toujours latente et plus ou moins assurée de détourner la tâche ou de la re-prescrire à son gré.

- La posture réflexive est celle qui permet à l’élève non seulement d’être dans l’agir mais de revenir sur cet agir, de le « secondariser » pour en comprendre les finalités, les ratés, les apports.

- La posture de refus : refus de faire, d’apprendre, refus de se conformer est toujours un indicateur à prendre au sérieux qui renvoie souvent à des problèmes identitaires, psycho-affectifs, à des violences symboliques ou réelles subies par les élèves.

- La posture scolaire caractérise davantage la manière dont l’élève essaie avant tout de rentrer dans les normes scolaires attendues, tente de se caler dans les attentes du maître.

Danièle Bucheton, professeure honoraire des Universités, nous explique les 6 postures de l'élève.

 

 

Que faire

Sources :  Ifé, centre Alain Savary

Bucheton, D., Soulé, Y. (2009). Les gestes professionnels et le jeu des postures de l’enseignant dans la classe : un multi-agenda de préoccupations enchâssées. Education & Didactique, 3(3), 29-48.

Bucheton, D.(Dir) (2009). L’agir enseignant : des gestes professionnels ajustés. Toulouse : Octarès.

Eduscol

 

 

 

 

 

 

 

Testez-vous sur les postures des élèves ! 

 

 

 

N'hésitez pas à cliquer sur les 4 petites flèches rouges en haut à droite de la vignette pour passer en plein écran.

 

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/07/2025