Apports des sciences cognitives
Les sciences cognitives sont un outil puissant pour aider les élèves à développer des mécanismes efficaces d'apprentissage. Le cerveau est le siège de la connaissance et des émotions. Il est constitué de lobes impliqués dans des fonctions précises : parole, langage, raisonnement, motricité, repérage dans l’espace… Ces différentes zones sont connectées et interagissent en fonction des besoins et de la complexité des apprentissages. On sait aujourd'hui que les sciences cognitives sont un outil puissant pour aider les élèves à développer des mécanismes efficaces d'apprentissage.
Quelles sont les fonctions du cerveau actives dans les processus d'apprentissage ? Et comment s'en servir pour apprendre à apprendre ?
Source : Canotech, Comment fonctionne le cerveau pour apprendre ?https://www.canotech.fr/a/comment-fonctionne-le-cerveau-pour-apprendre
La mémoire
La mémoire de travail permet de maintenir et de manipuler des informations verbales et visuelles pour les utiliser dans une activité pendant une courte période. Cette fonction est indispensable pour suivre une recette de cuisine, chercher une adresse sur un plan, taper un digicode ou même pour lire une phrase un peu longue. Absolument tous les apprentissages font intervenir la mémoire de travail : calcul mental, résolution de problèmes, écoute d'un exposé oral, répétition de mots et de phrases d'une langue étrangère, mais aussi compréhension en lecture, etc.
La mémoire à long terme accumule dans notre cerveau les traces de nos expériences passées. On trouve en réalité différents types de mémoire : la mémoire épisodique qui contient les souvenirs de nos moments vécus, nos souvenirs autobiographiques, ce qu’on a mangé hier par exemple ; la mémoire sémantique qui contient l'ensemble de nos connaissances sur le monde et la mémoire implicite et procédurale qui contient l'ensemble de nos automatismes, comment faire du vélo ou du ski par exemple. Son rôle est de conserver nos expériences pour les réactiver selon le contexte. En classe, lorsque l'élève doit mémoriser des informations, l'enseignant encourage l'élève à créer des liens avec des connaissances déjà apprises.
La mémoire à l’école
La mémoire, c'est aussi en classe que cela se passe ! Découvrez le fonctionnement de la mémoire et son rôle central dans l'apprentissage. Identifiez des stratégies efficaces de mémorisation en classe permettant de donner confiance aux élèves dans leurs capacités d'apprentissage. Canopé
source : Canotech, La mémoire à l'école, https://www.canotech.fr/a/la-memoire-a-lecole
Mémoriser pour accéder à la compréhension
« La mémoire est au cœur de ce qui se joue à chaque instant dans la classe ». Franck Ramus – directeur de recherche au CNRS, ENS-PSL, chercheur en psychologie et en neurosciences, spécialiste du développement cognitif de l’enfant – nous explique pourquoi la mémoire est si importante à l’école. Il évoque la nécessité de mémoriser des connaissances pour accéder à la compréhension, et les rôles que jouent les différentes formes de mémoire. Il aborde également des cas de difficultés scolaires liés à la mémorisation et à la compréhension. Canopé
https://www.canotech.fr/a/memoriser-pour-acceder-a-la-comprehension
L’attention et la concentration
L'attention est un processus qui permet de sélectionner une information parmi toutes celles que nous pourrions percevoir.
La concentration est un processus complémentaire à l'attention, qui permet de se focaliser sur quelque chose pour accomplir une tâche en bloquant les distracteurs. Par exemple, on va se concentrer pour retenir une information.
Sans attention, il n'est pas possible d'apprendre. Grâce à l'attention, l'élève sera plus focalisé sur ce qui est important d'apprendre.
L'attention à l'école
Travailler sur l'attention permet de développer l'autonomie et la confiance en soi des élèves. Plusieurs stratégies cognitives peuvent être développées pour travailler l'attention à l'école : découvrez les exemples de l’équilibre attentionnel et du découpage des tâches d’après les travaux du chercheur en neurosciences, Jean-Philippe Lachaux. Canopé
Source : Canotech, L'attention à l'école, https://www.canotech.fr/a/lattention-a-lecole
Comment s'y prendre avec les élèves pour favoriser leur attention ?
L’attention n’est pas illimitée et c’est une faculté fragile qui peut être influencée par plusieurs facteurs. Nous devons donc en prendre soin. Cette capsule présente quelques stratégies pour améliorer l’attention de vos élèves. La fiche pratique est disponible sur le site de l'institut des troubles d'apprentissages : ICI
source : https://www.youtube.com/watch?v=ljuc-OHT9XY
Les neuromythes
Les neuromythes sont des croyances erronées sur le fonctionnement du cerveau humain. Il en existe plusieurs, seuls ceux ayant un rapport net avec l’enseignement sont abordés ici.
1. « Nous n’utilisons que 10% de notre cerveau »
L’origine de ce mythe proviendrait des premières études réalisées dans les années 1930 : l’équipement médical de l’époque a révélé certaines zones cérébrales apparemment inactives. Cela a alors donné l’impression que notre cerveau n’était que partiellement utilisé. En réalité, l’imagerie cérébrale moderne montre qu’à tout moment, même pendant notre sommeil, nous utilisons tout notre cerveau. De plus, la plasticité cérébrale lui permet d’évoluer tout au long de la vie.
2. « Nous sommes cerveau droit ou cerveau gauche»
On a entendu plus d’une fois que chez les personnes créatives c’est le cerveau droit qui s’active alors que chez les personnes cartésiennes, c’est le cerveau gauche. Or, si les deux hémisphères présentent quelques spécificités, la plupart des tâches que nous effectuons nécessitent leur collaboration. Ils sont liés par un chemin de communication massif appelé le “corps calleux” : les deux moitiés de notre cerveau travaillent ensemble.
3. « Tout se joue dans la petite enfance pour apprendre »
Beaucoup de personnes pensent que tout se joue entre 3 et 6 ans, que si un cerveau n’est pas correctement stimulé enfant, ça sera trop tard par la suite et l’adulte sera moins compétent ». Or les études d’imagerie par résonnance magnétique montrent que le cerveau est plastique : s’il est vrai que la capacité du cerveau à se remodeler est plus intense au début de la vie, ce dernier s’adapte et apprend à tout âge…
4. « Il existe trois styles d’apprentissage »
Ce mythe prétend que chaque apprenant aurait un style d’apprentissage privilégié : visuel, auditif ou kinesthésique. En réalité, ces préférences, quand elles s’expriment, sont de simples habitudes de travail. La science démontre que s’y conformer n’apporte aucun bénéfice.
Nous sommes avant tout des êtres visuels quelle que soit notre préférence éventuelle. Il est démontré qu’associer une image à une explication facilite l’apprentissage chez tous. Multiplier les modalités sensorielles facilite attention et mémorisation chez tous les apprenants.
5. « Il est possible d’apprendre en dormant »
La croyance erronée selon laquelle il serait possible d’apprendre en dormant n’est pas nouvelle. Des chercheurs de l’ancienne Union soviétique s’étaient penchés sur cette question dans les années 1950-1960. Certaines de leurs études prétendaient obtenir des résultats positifs mais présentaient de gros défauts méthodologiques. Cela explique pourquoi les scientifiques des pays occidentaux n’ont jamais pu reproduire les effets allégués.
Pour apprendre, il faut être éveillé car des efforts conscients sont nécessaires. Si le sommeil ne permet pas de faire de nouveaux apprentissages, il joue cependant un rôle considérable dans le développement et le fonctionnement du cerveau. Il permet notamment de consolider les apprentissages que l’on a fait en période d’éveil.
Source: Medjad, N., Gil, P., & Lacroix, P. (2017). Neuro Learning: Les neurosciences au service de la formation. Paris: Eyrolles.
Les neuromythes
On a tous déjà été confrontés à cette situation où l’on s'identifie plutôt visuel car on pense qu'on apprend mieux en faisant des schémas ou des illustrations, ou l’on pense qu'on est plutôt auditif car on apprend mieux en lisant nos notes à voix haute. Nous l'avons tous cru et pourtant, on sait, aujourd'hui, que ces croyances sont des neuromythes, c'est-à-dire une légende sur le fonctionnement du cerveau qui a une forte adhésion dans la population. Selon l'OCDE, ces neuromythes sont souvent appliqués au domaine de l'école et cela aboutit à des croyances sur les manières d'apprendre. (Nicolas Bailloud) Canopé
Source : Canotech, Les neuromythes, c'est quoi ? Les identifier pour les déconstruire, https://www.canotech.fr/a/les-neuromythes-cest-quoi-les-identifier-pour-les-deconstruire
La métacognition
En psychologie, la métacognition est la « cognition sur la cognition » (le préfixe μετά signifiant « sur, à propos » en grec ancien). Autrement dit, la métacognition consiste à avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux, c'est-à-dire « penser sur ses propres pensées ». Dans le domaine de la psychologie de l'éducation, le terme désigne la composante du savoir d'un individu qui concerne les processus mêmes du savoir (acquisition, perpétuation, modification), en quelque sorte « ce qu'il sait de sa façon de savoir ».
La métacognition explicitée par les étudiants du Master CFT de l'Université de Strasbourg
Sources : Article Wikipédia, https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tacognition
vidéo : Les étudiant du Master CFT, Université de Starsbourg
Date de dernière mise à jour : 16/07/2025