Besoins, bien-être, motivation et apprentissage
Le besoin est une « nécessité ressentie », d'ordre physique, social ou mental. La satisfaction ou non-satisfaction (manque) s'exprime à travers des sensations : la faim exprime le besoin de manger, la satiété signale le besoin satisfait ; la peur exprime le besoin de sécurité, le calme signale le besoin satisfait…Le besoin est une nécessité en cela que, s'il n'est pas satisfait, il bloque le processus de vie (besoins vitaux) ou de développement de l'individu (besoins sociaux, besoins mentaux…).
Différencier besoin et désir
Il faut différencier besoin et désir. Le désir est exprimé par le cerveau inconscient sous forme d'une émotion qui en signale la présence et la satisfaction ou la non satisfaction (manque). Le désir peut s'exprimer et se définir — c'est en ce sens qu'il est conscient —, mais son origine est inconsciente, un peu plus élaborée que le besoin. Le désir serait une sorte de sublimation d'un besoin précisé, imagé, que l'on peut voir, imaginer, on en rêve, et c'est ce qui fait sa force. Par exemple, tout individu a besoin de survivre en cas d'attaque, par la contre-attaque ou la fuite (actions inconscientes ou instinctives). En revanche, vouloir posséder une moto est un désir. C'est une vision comportementaliste du besoin et du désir.
Aujourd’hui, dans notre société dite « de consommation », l’influence des réseaux et des médias déplace la frontière qui existe entre besoin et désir. Ainsi en classe, il est parfois difficile de faire comprendre aux élèves que l’envie qu’ils ressentent et qu’ils sont pressés d’assouvir (on veut disséquer !) n’est pas un besoin mais un désir ; qu’il faut apprendre la patience pour accéder à ce dont ils ont envie. Or cela demande un effort…La frustration devient alors formatrice, à l’enseignant de savoir s’en servir à bon escient pour tenir sa classe et faire progresser ses élèves…
La pyramide des besoins
Abraham Harold Maslow (1908 – 1970) est un psychologue américain humaniste, considéré comme le père de l'approche humaniste en psychologie. Il est connu pour son explication de la motivation par la hiérarchie des besoins humains généralement représentée sous la forme d'une pyramide qui, de la base au sommet, distingue cinq niveaux de besoins :
- les besoins physiologiques (tels que la faim, la soif) ;
- les besoins de sécurité et de protection (tels que le désir d'un toit ou d'une bonne assurance). Ces deux aspects assurent la survivance physique d'une personne ;
- les besoins d'appartenance, besoins sociaux qui reflètent la volonté de faire partie d'une famille, d'un groupe, d'une tribu ;
- les besoins d'estime de soi (qui permettent de se regarder dans le miroir le matin) pour les besoins psychologiques ;
- les besoins de s'accomplir dis aussi d’auto-actualisation (s’épanouir, méditer, traiter en commun des conflits..).
Maslow estime que les besoins élémentaires (physiologiques et de sécurité) étant satisfaits, la personne cherche ensuite à satisfaire les autres besoins d'ordre supérieur de façon à alimenter sans cesse les motivations. Un besoin d'ordre supérieur ne peut être satisfait que si les précédents le sont.
Seulement 10% de la population mondiale arrive à répondre aux besoins du dernier niveau de la pyramide. Ainsi un adolescent en difficulté dans sa famille et pour qui les besoins physiologiques ne sont pas assurés, ne se sentira jamais en sécurité même si le cadre scolaire la lui offre. Il ne présentera alors pas de motivation et ne pourra alors pas s’investir en classe.
Pyramide de Maslow
Pyramide des besoins de Maslow.svg, par A3nm via Wikimédia Commons, CC-BY-SA-4.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pyramide_des_besoins_de_Maslow.svg
Le bien-être
On appelle « bien-être », la satisfaction d'atteindre le niveau d'équilibre physique, psychologique, social et spirituel qui permet à une personne de vivre une vie heureuse et épanouissante. Il se compose de plusieurs facteurs, notamment une alimentation saine, une activité physique régulière, une gestion du stress, une bonne hygiène de vie, de l'activité sociale et un équilibre émotionnel. Pour atteindre et maintenir ce niveau de bien-être, il est important de trouver un équilibre entre le travail, le repos et le divertissement, et de pratiquer des activités régulières qui comportent le bien-être et le développement personnel.
Selon le Conseil européen de l’éducation [2001], l’éducation et la formation doivent non seulement viser le développement de compétences tout au long de la vie, mais aussi œuvrer à l’épanouissement des personnes, d’où la préoccupation pour le bien être des élèves et de leur qualité de vie au sein des établissements scolaires. Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le sentiment de bien-être : la justice scolaire avec des règles clairement explicitées, le sentiment de sécurité, les relations positives avec les enseignants dans un parcours individualisé, une relation constructive entre les élèves, la bienveillance de la communauté éducative, la cohérence des propositions de l’équipe pédagogique, la satisfaction à l’égard de la classe, la coopération, les évaluations encourageantes, la responsabilisation, la coéducation parents professeurs, le sentiment de reconnaissance et de respect, le sentiment d’appartenance à la communauté scolaire, le sentiment d’estime de soi, la prise de conscience du lien santé physique et santé mentale, la motivation, le sentiment de développer pleinement son potentiel, une architecture scolaire adaptée.
Sources :
Jean-Pierre Rolland, « Le bien-être subjectif: Revue de question », Pratiques Psychologiques, 2000, p. 5-21 (lire en ligne [archive])
« Favoriser le bien-être des élèves, condition de la réussite éducative » [archive], sur http://archives.strategie.gouv.fr [archive], janvier 2013 (consulté le 30 octobre 2018)
Le bien-être à l'école
Christophe Marsollier, docteur en sciences de l'éducation et inspecteur général de l'Éducation, du Sport et de la Recherche, revient sur la définition de bien-être des élèves et met en évidence l'importance centrale de la satisfaction des besoins physiques et psychologiques.
Source : Canotech, Le bien être à l'école ? https://www.canotech.fr/a/le-bien-etre-a-lecole
Le bien-être des élèves : de quoi parle-t-on ?
Julien Masson – maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Claude-Bernard Lyon 1 et spécialiste de la motivation et du bien-être à l’école – met en évidence le lien entre bien-être des élèves et bien-être des enseignants. Il rappelle que le bien-être est constitutif de la santé et peut se définir en s’appuyant sur le modèle de Diener, l'échelle de la satisfaction de vie. Pour développer le bien-être des élèves, la bienveillance constitue un levier très fort. C’est une posture qui ne se décrète pas mais s’apprend et se travaille tout au long de sa carrière.
https://www.canotech.fr/a/le-bien-etre-des-eleves-de-quoi-parle-t-on
La motivation
La motivation désigne, au sein d'un organisme vivant, la composante ou le processus en jeu pour l'engagement dans une activité précise. Elle en détermine le déclenchement, la direction, l'intensité et en assure la prolongation jusqu'à l'aboutissement ou l'interruption.
On distingue 2 motivations : une motivation intrinsèque liée à des facteurs internes (plaisir, besoins et pulsions) et une motivation extrinsèque (récompense, note d'examen, commentaires, des autres, ..une contrainte)
Les sources de motivation intrinsèque peuvent être des besoins physiologiques évidents (faim, soif, échapper à la douleur). Les besoins biologiques secondaires importants non liés à la survie de l'individu, tendent à engendrer des émotions plus puissantes et donc des motivations plus importantes que d'autres besoins. L'une des études les plus connues est celle d'Abraham Maslow avec sa célèbre pyramide des besoins. Sa théorie de la hiérarchie des besoins hiérarchise les besoins, et dit que plus on se situe à un échelon proche du haut de la pyramide, et plus la motivation est importante. Mais on ne peut accéder aux niveaux supérieurs que si les besoins plus primaires, soit inférieurs dans la hiérarchie postulée, sont satisfaits. Dans un premier temps, il est donc primordial pour l'être humain de combler ses besoins physiologiques, suivis de ses besoins de sécurité. Dans cette logique de hiérarchie, il ne peut combler ses besoins de sécurité avant d'avoir comblé ses besoins physiologiques. Entrent ensuite en jeu les besoins sociaux, le besoin d'estime de soi et pour terminer, les besoins d'actualisation.
Outre les besoins physiologiques, d'autres types de besoins peuvent intervenir en tant que source de motivation. Les besoins psychologiques tels que les besoins d'estime de soi, d'accomplissement, de pouvoir, d'intimité, sont une source importante, ainsi que les besoins sociaux tel le besoin d'avoir des relations interpersonnelles. Les émotions, telles que la joie et la peur, sont également d'importantes sources de motivations.
Certaines sources externes à l'organisme peuvent nous motiver ou influencer notre comportement et éventuellement devenir des motivations internes. Par exemple, le renforcement positif est source de motivation : l'individu mène à bien une tâche et reçoit une récompense extrinsèque (prime) ou intrinsèque (satisfaction ou sentiment d'accomplissement. La plus évidente forme de motivation externe est la coercition (l'action de contraindre quelqu'un, pour le forcer à agir ou à s'en abstenir) car l’évitement de la douleur ou d’autres conséquences négatives a un effet immédiat. Quand une telle coercition est permanente, elle est considérée comme un esclavage.
source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Motivation
La motivation explicitée par les étudiants du master CFT de l'Université de Strasbourg
Source : Les étudiant du Master CFT,Université de Strasbourg, https://www.youtube.com/watch?v=mhcwx-Q5KX0
Date de dernière mise à jour : 16/07/2025