14 Immunité et Santé

L’Homme va utiliser ses connaissances sur l’immunité adaptative afin d’avoir des actions préventives ou curatives concernant sa santé.

 

I Les actions préventives.

Une action préventive consiste à limiter la probabilité d’apparition d’une maladie. Cela nécessite donc de préparer le système immunitaire à la future rencontre d’un micro-organisme pathogène. C’est le principe de la vaccination.

1)      Histoire de la vaccination :

D’après le site de l’institut Pasteur :

« Edward Jenner (1749-1823) avait découvert que l’on pouvait protéger les humains contre la variole en leur inoculant la vaccine, une maladie habituellement rencontrée chez les bovins et identique à la variole et pourtant bénigne chez l’Homme. La découverte de Jenner reposait sur une circonstance exceptionnelle, à savoir l’existence chez l’animal d’une maladie proche de la maladie humaine et dont l’agent provoquait une protection chez l’homme.

Sur ce principe, Louis Pasteur utilise les agents infectieux eux-mêmes pour obtenir l’immunisation, selon des procédés généralisables à un grand nombre de maladies comme le choléra des poules (1878) ou le charbon (1881).  En 1880, Louis Pasteur est désormais en pleine possession de sa méthode expérimentale. Il décide de l’appliquer à l’étude d’une maladie humaine. Il choisit la rage parce qu’elle affecte non seulement l’homme, mais aussi l’animal sur lequel il peut expérimenter. Puisque la rage est une maladie du système nerveux, Louis Pasteur a alors l’idée, avec Emile Roux, d’inoculer directement dans le cerveau d’un chien une parcelle de cerveau d’un chien enragé. Le chien ainsi inoculé meurt. L’expérience est ensuite reproduite sur le lapin qui présente moins de risque pour les expérimentateurs que le chien enragé. Après de nombreux passages de lapin à lapin, l’incubation de la rage est toujours de six jours : il a réussi à obtenir un virus doué d’une virulence stable.

Louis Pasteur va tenter d’obtenir un vaccin en atténuant cette virulence. Il décide de suspendre des moelles de lapins rabiques dans des flacons où elles sont exposées à l’action de l’air, dans une atmosphère privée d’humidité. La virulence s’atténue peu à peu jusqu’à s’éteindre.

Louis Pasteur injecte ces moelles de lapin vieillies à des chiens enragés, puis des moelles de plus en plus virulentes. La rage ne se déclare pas. Il établit alors un protocole permettant de lutter efficacement contre la maladie. Le 25 février 1884, Louis Pasteur, accompagné de Charles Chamberland et Emile Roux annonce cette découverte à l’Académie des sciences qui nommera une commission d’étude sur l’efficacité de cette méthode. Méthode qui sera jugée concluante et approuvée.

 Cependant, malgré ces résultats satisfaisants obtenus sur les chiens, Louis Pasteur redoute de passer aux essais chez l’homme. Le matin du 6 juillet 1885, un garçon de neuf ans, Joseph Meister, venu d’Alsace et mordu quatorze fois par un chien enragé, donne l’occasion à Louis Pasteur de vaincre ses ultimes hésitations et de tester son traitement chez l’Homme. Louis Pasteur n’étant pas médecin, il confie au Dr Grancher le soin d’inoculer à l’enfant le traitement. En 10 jours, Joseph Meister reçoit au total treize injections de moelles rabiques de moins en moins atténuées. Cette première vaccination est un succès : Joseph Meister ne développera jamais la rage et deviendra le premier être humain vacciné. Louis Pasteur restera cependant très discret sur ce succès, cette expérience s’étant déroulée plus ou moins discrètement. Il en sera autrement pour son deuxième succès. En septembre 1885, Jean-Baptiste Jupille, un jeune berger de 15 ans, se présente au laboratoire de la rue d’Ulm, profondément mordu par un chien enragé qui avait attaqué six autres petits bergers. Jean-Baptiste Jupille s’était jeté sur l’animal pour couvrir la fuite de ses camarades. Louis Pasteur applique son traitement pour la seconde fois, avec le même succès et s’assure de faire connaître cette histoire au monde entier. Bientôt, une multitude de « mordus » se présentent à l’Ecole normale supérieure, venant de France et de l’étranger. Face à cette affluence, Louis Pasteur décide de fonder un centre spécialement dédié à la vaccination contre la rage, qui soit également un centre de recherche et un centre d’enseignement. Trois ans plus tard, l’Institut Pasteur est inauguré. »

Source : https://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/notre-histoire/troisieme-epoque-1877-1887

 

2)      Contenu du vaccin actuel

Un vaccin doit contenir tout ou partie d’un agent pathogène afin de déclencher chez l’individu qui le reçoit la mise en place de populations de lymphocytes mémoires aptes à réagir lors  d’un futur contact.

Un vaccin contient donc soit agent pathogène vivant atténué soit un agent pathogène inactivé. Dans ce dernier cas la réaction immunitaire innée ne peut se déclencher or elle est nécessaire au déclenchement de la réaction immunitaire adaptative à l’origine des lymphocytes mémoires. De ce fait un vaccin contenant un agent pathogène inactivé soit entier mais tué soit présenté en sous unités, contiendra une solution constituée de substances préparant la réaction immunitaire adaptative et appelée « adjuvant ».

 

3)      Protocole de vaccination

La première injection est appelée primo-injection. Elle a pour but de déclencher la réaction immunitaire adaptative à savoir : la sélection clonale, l’activation l’amplification et la différenciation des populations de lymphocytes. Il y a donc production d’anticorps et mise en place de lymphocytes T cytotoxiques. En parallèle des populations mémoires s’installeront dans les ganglions. Cependant le protocole réactive le système lors d’une deuxième et d’une troisième injection à court terme.

©RS.2019

Cela permet d’atteindre à la troisième injection un taux d’anticorps minimum appelé seuil de couverture. En effet on estime qu’en dessous de ce taux minimum, l’individu n’est pas entièrement protégé.

Cependant les lymphocytes mémoires n’ont pas une durée de vie éternelle. Les rappels effectués à distance ont donc pour but de réactiver le système et donc de maintenir le seuil de couverture.

 

4)      Couverture vaccinale

On appelle couverture vaccinale la proportion de personnes vaccinées dans une population à un moment donné. Elle correspond au rapport entre le nombre de personnes correctement vaccinées c’est-à-dire ayant reçu à un âge donné le nombre de doses recommandées, et le nombre total de personnes qui auraient dû l’être dans la même population.

La couverture vaccinale est un indicateur permettant de suivre et d’évaluer l’impact d’un programme de vaccination. Le maintien d’une couverture vaccinale élevée constitue un élément clé dans le contrôle des maladies infectieuses permettant de protéger une population contre une maladie donnée.

Efficacité de la protection collective selon le taux de couverture vaccinale :


Source : Herd immunity.svg par Tkarcher via Wikimédia Commons, CC-BY-SA-4.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Herd_immunity.svg?uselang=fr

Pour qu’une maladie infectieuse à transmission strictement interhumaine puisse voir sa prévalence diminuer c’est-à-dire que la maladie puisse être contrôlée en diminuant le nombre de morts et de porteurs sains,  voire même éliminée, par la vaccination, il est nécessaire d’obtenir un certain niveau de couverture vaccinale, qui dépend essentiellement de la transmissibilité de la maladie.

Ainsi, par exemple, l’élimination de la rougeole nécessite un niveau de couverture vaccinale de 95 % chez le jeune enfant. En France, ce niveau n’a jamais été atteint depuis l’intégration de cette vaccination dans le calendrier vaccinal, ce qui explique l’épidémie qui a provoqué des milliers de cas entre 2008 et 2011 et la nouvelle épidémie qui a débuté fin 2017.

Evolution du nombre de cas de rougeole mortelle depuis 1900 :

 

Source : source : Mortalite-rougeole-france-1906-2011.pngpar Jstof, via Wikimédia Commons, CC-BY-SA-4.0  

: https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Mortalite-rougeole-france-1906-2011.png



 

Ainsi pour qu’un individu possède une couverture vaccinale efficace, il doit respecter les calendriers de vaccinations qui lui sont recommandés. En assurant sa couverture vaccinale individuelle il participe à la couverture vaccinale collective.

Calendrier de vaccination :

 

 Source : France Vaccination Schedule .png par Ajdellinger via Wikimédia Commons, CC-BY-SA-4.0, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:France_Vaccination_Schedule_.png

 

 

II Les actions curatives

1)      La vaccinothérapie

La vaccinothérapie, comme son nom l’indique, est une thérapie qui fait intervenir la vaccination.

La vaccinothérapie peut être pratiquée en urgence afin de stimuler les défenses face à un risque de contamination. Par exemple un adulte n’ayant jamais contracté la varicelle dans son enfance, peut être un jour confronté à un enfant malade. Cette maladie virale liée au virus varicelle – zona est extrêmement contagieuse. Si elle est plutôt bénigne chez les enfants (fièvre, écoulement nasal, boutons et démangeaisons), elle peut provoquer chez les adultes des complications graves : pneumonie, encéphalite. L’incubation durant de 2 à 3 semaines : il est possible en urgence de pratiquer une vaccination chez l’adulte présentant un risque de contamination. Ainsi le système immunitaire sera rapidement activé par le contenu du vaccin et la mise en place de la réaction adaptative empêchera l’infection par le virus.

La vaccinothérapie peut également être utilisée pour lutter contre le cancer. En effet on peut procéder chez le patient à un stade peu avancé, à des injections de copies d’antigènes tumoraux. Ces antigènes vont activer le système immunitaire favorisant ainsi le développement des populations de lymphocytes T cytotoxiques dirigés contre les cellules cancéreuses. On peut également procéder à des injections de cellules dendritiques différenciées afin de stimuler les LT4. Enfin il est possible d’injecter un virus modifié exprimant les antigènes tumoraux déclenchant ainsi une réaction immunitaire adaptative dirigée contre les cellules tumorales.

2)      L’immunothérapie

Il existe deux catégories immunothérapie.

La sérothérapie comme son nom l’indique, consiste à injecter des éléments contenus normalement dans le sérum du sang. Les patients peuvent recevoir des interleukines afin d’activer les réactions immunitaires suite à un contact avec un agent pathogène. Ils peuvent également recevoir des injections d’anticorps dirigés contre l’agent pathogène qui les a infectés afin de limiter la prolifération de celui-ci.

Il existe une immunothérapie dite allergénique. Elle consiste à injecter au patient des doses croissantes d’antigènes provenant d’allergènes (molécules provoquant une réaction allergique). Ceci aura pour conséquence la mise en place d’une production d’anticorps dirigés contre l’allergène en question. Ainsi l’individu sera de moins en moins sensible à celui-ci. On parle de désensibilisation.

 

Schéma Bilan :

 



 



 

 

 

 

Immunité adaptative 7 : Immunité et santé- SVT - SANTÉ 1ère spé #14 - Mathrix

Date de dernière mise à jour : 22/05/2021