12 Lymphocytes T8, T4, le SIDA

Les lymphocytes T regroupent plusieurs populations en fonction de certains marqueurs membranaires.

Ils possèdent un récepteur de Type TCR assez proches des anticorps membranaires avec une partie variable et une partie constante.  Les récepteur T sont compatibles avec des antigènes présentés par des molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH).  

Les molécules du CMH définissent l’identité de l’organisme et sont caractéristiques d’un individu. Elles constituent un présentoir en forme de corbeille dans laquelle vient se loger un petit peptide ou antigène exprimé par la cellule. Il existe deux complexes majeur d'histocompatibilité : le type I présent sur toutes les cellules de l'organisme et le type II présent uniquement sur quelques cellules de l’immunité. 

Un antigène pourra être présenté dans le CMH I dans le cas d’une cellule somatique infectée ( AG endogène). 

Un antigène pourra être présenté dans le CMH II d’une cellule de type sentinelle suite à la phagocytose par celle-ci de l’agent pathogène ( AG exogène).

Quand une cellule exprime dans son CMH un AG, elle est alors devenue une cellule présentatrice d’antigène.




 

Si le récepteur T est accompagné d’un complexe protéique de type CD8, alors il ne reconnaîtra que le complexe CMH I. Ce lymphocyte est un LT8 qui reconnaîtra donc que des AG présentés par des cellules somatiques infectées et des cellules immunitaires présentatrices ayant phagocyté un micro-organisme.

Si le récepteur T est accompagné d’un complexe protéique de type CD4 alors il reconnaîtra le complexe CMH II : ce lymphocyte est un LT4 qui ne reconnaîtra donc que les AG présentés par des cellules de l’immunité. 




 

I/ Les lymphocytes T cytotoxiques (T8) : agents du maintien de l’intégrité des populations cellulaires

Avant tout contact avec un antigène donné, les LT pré-cytotoxiques ou LT8 naïfs présentent chacun un type de récepteur TCR membranaire proche des anticorps membranaires des LB. La cellule dendritique devenue une cellule présentatrice d’antigène (CPA) exprime en surface un antigène.  Elle migre alors vers le ganglion le plus proche où elle entre en contact avec les lymphocytes T8 capables de reconnaître l’ensemble du complexe CMH I-antigène grâce à leur récepteur TCR- CD8. Seuls les LT8 naïfs portant le récepteur TCR membranaire correspondant à l'antigène et reconnaissant cet antigène présent associé à une molécule du CMH I à la surface de la cellule dendritique sont activés. Les cytokines libérées par la cellule dendritique activent ces lymphocytes T8 : des récepteurs à l'interleukine 2 apparaissent sur la membrane des LT8 sélectionnés.C’est la sélection clonale.

Il y a ensuite amplification suite à la fixation d’interleukine 2 sur son récepteur puis différenciation clonale (clones de LT8 actifs et clone de LT8 mémoires).  Ce mécanisme met 3 à 5 jours pour se réaliser.

Il existe 2 mécanismes d’élimination des cellules infectées par les LT8 actifs ou LTC (cytotoxiques= toxiques pour les cellules):

  • Par cytolyse : le LT8/LTC libère des protéines (perforines) capables de créer des pores dans la membrane des cellules à éliminer. Le milieu extracellulaire pénètre alors dans la cellule, qui meurt par éclatement. 

  • Par suicide cellulaire ou apoptose : Le LT8/LTC libère des molécules chimiques capables de se fixer sur certains récepteurs de la cellule à éliminer. Ces molécules constituent un message qui va stimuler l’autodestruction de la cellule = mort cellulaire programmée (la cellule se suicide).


 

Apoptose : 

source : Morfologia apoptose.png, Own work Author Lauro Matos de Almeida Permission
(Reusing this file) Attribution-Noncommercial 2.5 Brazil, via wikimédia commons, CC-BY-SA-2.5

Les débris cellulaires sont alors phagocytés par les cellules phagocytaires. Les LT8 actifs sont cytotoxiques (= toxiques pour les cellules) et sont aussi des effecteurs de l’immunité cellulaire, spécifique, acquise. On parle de réaction immunitaire adaptative à médiation cellulaire.




 

©RS.2017



 

II / Les lymphocytes T4 : pivots des réactions immunitaires spécifiques

Avant tout contact avec un antigène donné, les LT4 naïfs présentent chacun un type de récepteur TCR membranaire proche des anticorps membranaires des LB. La cellule dendritique devenue une cellule présentatrice d’antigène (CPA) exprime en surface un antigène.  Elle migre alors vers le ganglion le plus proche où elle entre en contact avec les lymphocytes T4 capables de reconnaître l’ensemble du complexe CMH II-antigène grâce à leur récepteur TCR- CD4. Seuls les LT4 naïfs portant le récepteur TCR membranaire correspondant à l'antigène et reconnaissant cet antigène présent associé à une molécule du CMH II à la surface de la cellule dendritique sont activés. Les cytokines libérées par la cellule dendritique activent ces lymphocytes T4 : des récepteurs à l'interleukine 2 apparaissent sur la membrane des LT4 sélectionnés et ces mêmes lymphocytes T4 activés amorcent la production d’interleukine 2.

L’interleukine 2 (Il 2) stimule la multiplication et la différenciation des lymphocytes T4 activés en lymphocytes T4 auxiliaires (appelé aussi LT4 sécréteurs ou Helpers). Ces derniers grâce à leur récepteur TCR-CD4 vont interagir avec les LB activés exprimant sur leur membrane plasmique un antigène associé à une molécule du CMH II suite à la phagocytose de l’agent infectieux fixé par leur anticorps de surface. Cette interaction par interleukines, induit la transformation du LB activé en plasmocyte. Les LT4 auxiliaires interagissent également avec les LT8 activés et induisent leur multiplication et leur différenciation en LT8 actifs cytotoxiques. Un lymphocyte activé est un lymphocyte qui a reconnu un antigène et de ce fait a produit des récepteurs d’interleukine sur sa membrane. La fixation des interleukines sur ces récepteurs induit leur prolifération et leur différenciation.

©RS.2017





 

III / Le SIDA

Le virus de l’Immunodéficience Humaine ou VIH est capable d’infecter les Lymphocytes T4 car il possède sur sa capside des protéines appelées gp120 compatibles avec le récepteur CD4 de ceux-ci. Une fois internalisé il détourne la machinerie cellulaire du lymphocyte T4 pour l’obliger à produire des millions de virions. Quand ces derniers sortent de la cellules, ils perforent la membrane du LT4, le faisant par la même exploser et le détruisant. La production d’Anticorps anti-VIH permet la formation de complexes immuns et protège les LT4. 


 

Durant la primo-infection, la production d’anticorps permet une très forte diminution du nombre de virus circulant dans le sang. Puis le virus se multiplie en infectant les lymphocytes dits T4 des ganglions lymphatiques : c’est la phase asymptomatique qui débute.

Pendant la phase asymptomatique qui dure en moyenne une 7 ans, la destruction des lymphocytes T4 infectés par les lymphocytes T8 cytotoxiques limite la progression de l’infection virale. Cependant l’incorporation du génome viral dans les cellules infectées maintient la contamination.  La population de LT4 diminue progressivement. Tant que la charge en anticorps anti-VIH et en LTc est suffisante, le système immunitaire fonctionne.

Pendant la phase asymptomatique, la diminution progressive du nombre des lymphocytes T4 infectés détruits par les LT8, induit à terme une absence d’interleukine ce qui empêche la multiplication et la différenciation des LB en plasmocytes et de LT8 en LT cytotoxiques. Le système immunitaire devient défaillant et ceci permet l’apparition de maladies opportunistes. C’est la phase SIDA. 

 

Immunité adaptative 5 : Lymphocytes T8 et T4, Le SIDA - SVT - SANTÉ 1ère spé #12 - Mathrix

Date de dernière mise à jour : 27/03/2022